- Presque rien sur presque tout – Jean d’Ormesson
Avant le tout, il n’y avait rien.
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Et sur le Tout, comme sur l’être, vous ne savez rien du tout.
Presque rien sur presque tout – Jean d’Ormesson
- Le vicomte pourfendu – Italo Calvino
On faisait la guerre aux Turcs.
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Mais, déjà, les navires disparaissent à l’horizon et je restai là, dans ce monde qui est le nôtre, plein de responsabilités et de feux follets.
Le vicomte pourfendu – Italo Calvino
- SAS – Opération Matador – Gérard de Villiers
Roy Stockton posa son verre de brandy sur la table basse en perpex noir avec une expression volontairement admirative, siffla et lança joyeusement – Wow, darling, you look great !
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C’était sûrement l’orgasme le plus cher du monde : trois millions de dollars.
SAS – Opération Matador – Gérard de Villiers
- Journal d’un amour perdu – Eric Emmanuel Schmitt
Maman est morte ce matin et c’est la première fois qu’elle me fait de la peine.
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Maman est vivante ce matin, et c’est la dernière fois qu’elle me donnera de la joie.
Journal d’un amour perdu – Eric Emmanuel Schmitt
- Tristes tropiques – Claude Lévi-Strauss
Je hais les voyages et les explorateurs.
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Lorsque l’arc-en-ciel des cultures humaines aura fini de s’abîmer dans le vide creusé par notre fureur ; tant que nous serons là et qu’il existera un monde – cette arche ténue qui nous relie à l’inaccessible demeurera, montrant la voie inverse de celle de notre esclavage et dont, à défaut de la parcourir, la contemplation procure à l’homme l’unique faveur qu’il sache mériter : suspendre la marche, retenir l’impulsion qui l’astreint à obturer l’une après l’autre les fissures ouvertes au mur de la nécessité et à parachever son œuvre en même temps qu’il clôt sa prison ; cette faveur que toute société convoite, quels que soient ses croyances, son régime politique et son niveau de civilisation ; où elle place son loisir, son plaisir, son repos et sa liberté ; chance, vitale pour la vie, de se déprendre et qui consiste – adieu sauvages, adieu voyages ! – pendant les brefs intervalles pendant lesquels notre espèce supporte d’interrompre son labeur de ruche, à saisir l’essence de ce qu’elle fût et continue d’être, en deçà de la pensée et au-delà de la société : dans la contemplation d’un minéral plus beau que toutes nos œuvres ; dans le parfum, plus savant que nos livres, respiré au creux d’un lis ; ou dans le clin d’œil alourdi de patience, de sérénité et de pardon réciproque, qu’une entente involontaire permet parfois d’échanger avec un chat.
Tristes tropiques – Claude Lévi-Strauss
Très beau programme, stimulant et porteur de vrai sens !
Merci Alain et au plaisir de vous accueillir prochainement sur le blog 🙏